Le principe du 50+1 est l’un des fondements du football allemand moderne — et au FC St. Pauli, il est interprété comme un outil de démocratie radicale au sein du sport ⚽✊
🧾 Qu’est-ce que la règle du 50+1 ?
Instaurée en 1998 par la DFL (Deutsche Fußball Liga), cette règle stipule que :
- Au moins 50 % + 1 voix des parts d’un club professionnel doivent rester sous le contrôle de l’association mère (le club historique).
- Cela empêche les investisseurs privés de prendre le contrôle total d’un club, même s’ils injectent des fonds.
- Elle garantit que les membres du club (Mitglieder) conservent une majorité de vote sur les décisions stratégiques.
👉 En clair : les supporters, s’ils sont membres, ont un droit de regard sur la gouvernance du club. Pas de propriétaire unique, pas de prise de contrôle externe.
🏴☠️ Conséquences directes pour le FC St. Pauli
Le FCSP ne se contente pas de respecter le 50+1 — il en fait un pilier de son identité politique :
🔹 1. Gouvernance associative
- Le club est structuré autour de ses membres, avec des AG ouvertes et des votes sur les grandes orientations.
- Les sections comme l’AFM (Abteilung Fördernde Mitglieder) permettent aux fans de financer et orienter les projets culturels, sociaux et sportifs.
🔹 2. Refus du foot-business
- St. Pauli rejette les sponsors contraires à ses valeurs (armement, fast fashion, etc.).
- Le club refuse de vendre le nom du stade Millerntor, malgré les offres commerciales.
🔹 3. Protection contre la marchandisation
- Pas de propriétaire milliardaire, pas de fonds spéculatif.
- Le club reste indépendant, même si cela limite ses ambitions sportives à court terme.
🔹 4. Interprétation militante
- Le 50+1 est vu comme un rempart contre le capitalisme sportif.
- Le club milite pour son maintien et son renforcement, notamment via des motions déposées à la DFL (comme en 2018 par Oke Göttlich et Andreas Rettig).
🧭 Une démocratie active, pas passive
Au FC St. Pauli, le 50+1 n’est pas juste une règle administrative — c’est un vecteur de mobilisation :
- Les membres peuvent proposer des motions, voter des résolutions, participer à des commissions.
- Les fanclubs (via le Fanclubsprecherrat) ont une voix dans les décisions du club.
- Le club soutient les luttes pour le maintien du 50+1 dans toute l’Allemagne, contre les tentatives de contournement (comme celles du RB Leipzig ou de Martin Kind à Hanovre).
🎯 Conclusion : un football à visage humain
Le FC St. Pauli incarne une interprétation radicale et joyeuse du 50+1 :
Un club où les fans ne sont pas des clients, mais des acteurs politiques.
Un club qui préfère la cohérence à la gloire, la solidarité à la spéculation.
Et un club qui prouve que le football peut être populaire, démocratique et antifasciste — sans compromis.