Il y a des clubs qui se définissent par leurs trophées.
D’autres par leurs stars.
Et puis il y a St. Pauli. Un club qui se définit par ses statuts.

Pas les statuts comme simple formalité juridique. Mais comme manifeste. Comme boussole. Comme déclaration d’intention gravée dans le béton du quartier et dans la mémoire de ses habitants.

Le FC St. Pauli e.V. — le Verein, l’association — est bien plus qu’un cadre administratif. C’est le socle sur lequel repose tout ce qui fait de ce club un bastion. Un refuge. Une idée.

🧭 Une association, pas une entreprise

Le FC St. Pauli est une association enregistrée, un “eingetragener Verein”. Cela signifie que le club appartient à ses membres, pas à des actionnaires. Chaque personne qui adhère devient une voix dans le fonctionnement du club. Pas une part, pas un produit. Une voix.

Et cette voix compte. Car ici, le principe est simple :
1 membre = 1 voix.
Pas de hiérarchie financière. Pas de vote pondéré. Juste une démocratie directe, parfois chaotique, souvent passionnée, toujours vivante.

🧑‍🤝‍🧑 Des membres, des gens, des histoires

Être membre du FCSP, ce n’est pas juste recevoir une carte. C’est faire partie d’un collectif. C’est avoir le droit de vote à l’assemblée générale, de proposer des motions, de se présenter aux organes du club. C’est aussi avoir le devoir de respecter les statuts, de payer sa cotisation, et de défendre les valeurs du Verein.

Et ces valeurs ne sont pas floues. Elles sont claires, nettes, assumées.

🚫 Ce que le club défend

Les statuts du FC St. Pauli ne parlent pas seulement de football. Ils parlent de société.
Ils affirment l’engagement du club contre le racisme, le sexisme, l’homophobie, la transphobie, le fascisme.
Ils défendent la diversité, la solidarité, l’inclusion.
Ils soutiennent la culture locale, l’éducation populaire, les initiatives sociales.

Ce n’est pas du marketing. C’est écrit noir sur blanc. Et c’est vécu au quotidien.

🛠️ Comment ça fonctionne ?

Le Verein est structuré autour de plusieurs organes :

• L’Assemblée générale : le parlement du club. C’est là que les grandes décisions sont prises, que les statuts peuvent être modifiés, que les orientations sont votées.
• Le Präsidium : la direction exécutive. Président·e, vice-président·e·s, élu·e·s par les membres.
• Le Conseil de surveillance : il contrôle les décisions du Präsidium, veille à la transparence.
• Les commissions : diversité, durabilité, inclusion, etc. Des groupes de travail ouverts aux membres.

Tout est pensé pour que le pouvoir ne soit jamais concentré. Pour que la parole circule. Pour que le club reste entre les mains de celles et ceux qui le font vivre.

🗳️ Une démocratie imparfaite, mais réelle

Bien sûr, tout n’est pas parfait. Les AG peuvent être longues, les débats tendus, les motions rejetées. Mais c’est ça, la démocratie. Et c’est ça, St. Pauli.

Ici, on préfère une salle pleine de contradictions à un bureau vide de sens.
On préfère une motion mal rédigée à une directive bien marketée.
On préfère le bruit des discussions à celui des dividendes.

📜 Modifier les statuts ? C’est possible.

Les statuts ne sont pas figés. Ils peuvent évoluer. Mais pas n’importe comment. Il faut une majorité qualifiée, un vote en AG, un vrai débat. Et ça arrive. Parce que le club vit. Parce qu’il s’adapte. Parce qu’il écoute.

🧡 Pourquoi c’est important

Dans un monde où le football devient une industrie, où les clubs se vendent comme des marques, où les supporters deviennent des clients, le FC St. Pauli rappelle qu’un autre modèle est possible.

Un modèle où les statuts ne sont pas un obstacle, mais une promesse.
Un modèle où le club appartient à ses membres.
Un modèle où le football reste un prétexte pour faire société.

Alors oui, les statuts du Verein sont techniques. Mais ils sont aussi poétiques.
Parce qu’ils racontent ce que ce club veut être.
Et ce qu’il refuse de devenir.